La crise sanitaire nous a fait découvrir et pratiquer les visioconférences. Nous ouvrant de nouvelles perspectives, les réunions à distance nous interrogent sur des nouvelles postures au travail : fatigantes et en même temps si commodes, elles nous donnent une liberté inconnue jusqu’ici. Nous pouvons suivre une réunion de travail, tout en lisant nos mails ou laisser paillonner notre attention tout en participant aux débats. À l’heure où nous retrouvons avec bonheur les réunions physiques, il est temps de tirer des leçons de nos expériences digitales pour réinventer les rencontres en présentiel.
La richesse infinie des visioconférences
Les confinements ont accéléré un processus déjà enclenché : le boom des visioconférences. Et l’usage s’est démocratisé. Une vraie richesse que la technologie a permise et encouragée.
Chacun a alors découvert des événements en ligne auxquels il n’aurait pas eu accès. Des conférences données à l’autre bout du monde ou bien dans un cercle très fermé. Des possibilités inouïes sont offertes, dans tous les domaines, que ce soit pour nous former, suivre l’actualité, nous distraire, développer nos réseaux…
Le confort des réunions à distance
Le télétravail a aussi ouvert de nouvelles perspectives : les réunions se sont faites à distance, le contexte ne laissait pas le choix. Chacun a donc dû s’adapter : prendre en main les outils, s’approprier les usages ou les inventer. Elles sont maintenant entrées dans les habitudes.
Mais à l’heure du retour en présentiel, nombreux regrettent déjà ce format. Et on prend conscience de leurs avantages.
Notamment, elles apportent un confort certain. Pendant les moments où on n’est pas pleinement concerné, on écoute d’une oreille, tout faisant autre chose. Et puis quand on aborde son sujet, on remonte son attention pour être alors à 100 %.
Les réunions de travail ne s’éternisent plus. Elles sont, en général, plus efficaces et moins pénibles. On ne perd plus de temps dans les déplacements. On est plus libre dans son attitude. Il y a une vraie forme de confort.
Le présentiel n’est pas à rejeter pour autant. Nous apprécions tous la qualité et la force d’un face-à-face direct. Néanmoins, nous avons pris goût aux réunions en ligne.
Fatigantes et en même temps, si commodes
Ces visioconférences ont été l’occasion d’appliquer le principe du « en même temps » :
- Dans le sens où on arrive à concilier les contraires : elles sont « casse-pieds », en même temps elles sont bien commodes. Passé l’attrait de la nouveauté, ces visioconférences ont été parfois très ennuyeuses et toujours fatigantes. Pourtant, on y a trouvé aussi du plaisir : on a vécu des moments forts, des découvertes incroyables…
- Et aussi dans le sens où, sur le même temps, on peut faire plusieurs choses : participer à une réunion et « dépiler » ses mails, par exemple ! L’attention se déplace d’un sujet à l’autre, au gré des envies ou des besoins.
On se rend compte que, selon les moments, notre attention n’est pas la même : tantôt, on est extrêmement concentré, tantôt notre écoute est plus lointaine, comme en mode automatique. L’attention varie donc d’intensité, de l’écoute entière à une écoute plus flottante.
La notion d’écoute flottante
L’écoute flottante est un concept de psychanalyse. Pendant une séance, le psychanalyste est à certains moments en pilote automatique : son écoute se laisse porter par le discours de l’analysé, comme s’il prenait du recul sur le discours.
Et soudain, celui-ci exprime des éléments moins attendus. Le professionnel a une alarme dans sa tête. Son attention devient intense et il met alors toute son écoute au service de son patient.
Paradoxalement, ces différentes intensités de concentration permettent une présence de qualité. C’est un moyen de rester vraiment concentré.
Pas concentré à 100 % ? C’est normal !
Nous sommes tous pareils : notre degré d’attention varie. Nous pouvons être concentré sur un sujet. Et c’est important, car il faut aussi savoir aller au bout des choses et terminer une action entreprise.
Mais notre attention ne peut pas être focalisée à 100 % tout le temps. Car nos cerveaux sont multitâches et les idées bouillonnent. Notre attention papillonne alors d’un sujet à l’autre.
Pourtant, notre conscience nous travaille. Résonnent encore à nos oreilles les commentaires de nos professeurs à l’école « Pas assez attentif en classe », « Manque d’attention ».
Alors acceptons ces variations d’intensité et sachons les utiliser à bon escient, tel un psychanalyste. Et sans avoir mauvaise conscience de notre écoute flottante. C’est normal. Et même, cela nous permet d’être plus présent.
Et les usages évoluent
Dans le passé, la politesse voulait que nous écoutions pleinement notre interlocuteur, les yeux dans les yeux. Maintenant, il n’est pas rare de le voir tapoter son portable. Et encore plus chez nos jeunes collaborateurs : regarder ses SMS n’est plus signe d’impolitesse pour eux.
Pendant les réunions à distance, ces comportements étaient plus discrets, moins visibles. Qu’en sera-t-il lors des réunions en présence ?
Le bonheur des réunions physiques
Se voir de visu est plus qu’appréciable. Et chacun en a fait l’expérience. Cela permet notamment de mieux intégrer le langage non-verbal de notre interlocuteur. D’où une communication plus facile.
Mais au-delà, c’est un bonheur au ressenti indéfinissable : tous les sens sont mobilisés. Par écran interposé, il ne reste plus que la vue et l’ouïe.
Or, en bon mammifère, nous sommes sensible à la chaleur humaine. Et d’ailleurs, nous le disons : « Je sens bien cette personne ». C’est sans doute ce qui fait qu’un silence peut être habité. Le coach le vit régulièrement, lui qui se sert du silence. Il sera à la fois silencieux et présent.
Et même en présentiel, nous ressentons la notion de distance. On dit de quelqu’un qu’il est distant ou d’un autre, que sa présence est réconfortante.
Vers de nouvelles réunions en présentiel
Maintenant que les réunions à distance ne sont plus la norme, il est temps d’en tirer des leçons pour améliorer les rencontres en présentiel et y transposer les meilleures pratiques.
D’abord, se poser la question du bien-fondé de cette réunion. Certaines entreprises ont d’ailleurs adopté le concept de supprimer toutes les réunions et de fonctionner autrement. Sans aller forcément jusque-là, revoir les pertes de temps liées aux réunions qui ne sont pas indispensables.
Ensuite, réduire le temps de chaque réunion de travail. Chacun sera plus facilement concentré sur une durée plus courte. Est-il possible d’ailleurs d’être attentif longtemps ?
Accepter aussi que l’attention flotte parfois ou que certains aient besoin de dessiner pour être focus. Mais gribouiller ne veut pas dire qu’on est inattentif. Qu’importe l’attention moindre si elle est de grande qualité au moment où il le faut. Bien comprendre le fonctionnement de chacun de ses collaborateurs est donc essentiel.
Et ne plus avoir mauvaise conscience quand son attention dérive. Se servir de l’attention flottante pour être extrêmement concentré dans les moments utiles. C’est une manière d’avoir une présence de meilleure qualité.
Il est peut-être temps d’interroger nos propres visions et postures : quand l’autre n’est pas attentif à 100 %, ce n’est peut-être pas si grave ? Est-ce parce que nous vivons les choses personnellement ? Peut-être faut-il aussi désacraliser la parole du dirigeant ?
C’est l’occasion d’en discuter avec son équipe pour inventer des nouvelles façons de faire avancer les projets communs et des nouvelles postures.
Vous trouvez les réunions de travail pénibles ? Et si vous changiez votre regard ?
Vous n’arrivez pas à vous concentrer ? Votre attention est papillonnante ? Ce n’est pas une tare et vous pouvez l’utiliser intelligemment !
Contactez-moi pour que nous échangions sur votre problématique.